Nouvelle interview, nouvelle championne ! Cette fois-ci, direction Marseille pour rencontrer Marina Lefort, la jeune sportive pétillante de voile Olympique en 470.
Lors de cet échange, nous avons eu l’opportunité de traiter de nombreux sujets : ses débuts en voile, ses entraînements, la gestion de son double projet, ses plus beaux souvenirs mais aussi ses projets et ses conseils pour débuter en voile.
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La voile : le quotidien de Marina Lefort depuis son plus jeune âge
Marina, d’où t’es venue la passion pour la voile ?
J’ai toujours fait beaucoup de sport dans ma vie. Quand j’étais toute jeune, je suivais mes frères dans les sports qu’ils faisaient, comme le foot et le basket.
À l’âge de 6 ans, j’ai fait mon premier stage de voile à Cavalaires-sur-Mer, sur la Côte d’Azur. Après ce stage, mes frères se sont inscrits dans une école de voile, donc (sans surprise -rire-), j’ai fait la même chose. Plus le temps passait, plus je prenais goût à ce sport et plus j’étais meilleure. Finalement, j’avais même un meilleur niveau que mes frères après un certain temps, c’était assez rigolo.
À 8 ans, j’ai fait mes premières compétitions d’optimiste. J’ai par la suite été repérée par la Fédération et j’ai intégré la section sport études à Antibes. J’y suis restée de mes 14 à 18 ans, en étant en internat.
À ma majorité, j’ai intégré le Pôle Espoir, et finalement le Pôle France à Marseille pour pratiquer à fond en 470.
On t’a connu avec Lara Granier, et on sait que tu t’entraînes maintenant avec Julien Bunel. Comment s’est déroulée ton évolution avec tes différents co-équipiers ?
Il faut savoir que la discipline a évolué depuis les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020/21. Avant, on ne naviguait pas en mixte, il y avait seulement des séries féminines d’un côté, et masculines de l’autre. Et depuis 2021, il existe aussi des épreuves mixtes aux JO.
Du coup, ma pratique a elle aussi évolué. Jusqu’en 2019, année des sélections pour participer aux JO, je naviguais en double féminin avec Lara Granier. On s’est entraînées ensemble pendant plus de 8 ans, c’était vraiment devenue une copine, au-delà d’une simple co-équipière.
En 2019, nous avons terminé troisième sur la dernière épreuve et deuxième sur la moyenne lors des qualifications pour les JO. Nous n’avons donc pas pu y participer… Et c’est à l’issue de cette période que nous nous sommes “séparées” (la voile en double c’est un peu comme un couple -rire-, il y a aussi des séparations).
Je me suis alors lancée dans la navigation en mixte avec Paco Lepoutre. Après quelques mois, nous finissions déjà 4e aux championnats d’Europe et 15e aux championnats du monde. C’était de belles performances pour le peu de temps que nous avions navigué ensemble! Finalement, nos projets étaient trop différents donc nous avons dû nous séparer en 2021. Depuis septembre 2021, c’est avec Julien Bunel que je m’entraîne au quotidien. Nos caractères et motivations ont rapidement matchés et il faut dire qu’il est très talentueux, malgré son jeune âge, 18 ans.
C’est beaucoup de changements mais ça m’a permis d’évoluer dans ma pratique sportive et c’est aujourd’hui de nouveaux challenges qui s’offrent à nous !
On sait que tu mènes un double projet, comment arrives-tu à tout gérer ?
En parallèle de ma vie de sportive de haut niveau, je suis également étudiante en dernière année de kiné. Pour cette quatrième année, j’ai dû réaliser un stage professionnel de 3 mois, ce qui a pas mal modifié le planning d’entraînements de ces derniers mois.
Cela a été assez compliqué de gérer ces deux projets en parallèle mais c’était important pour moi d’y arriver. Je vois enfin le bout des études et je vais pouvoir me concentrer sur la saison 2022 à fond sans avoir à penser à autre chose.
La préparation de la saison 2022 de Marina Lefort
Comment préparez-vous, Julien et toi, cette saison de compétition ?
On prépare notre saison depuis le Pôle France à Marseille. Tout se fait étape par étape, notamment à cause de nos doubles projets qui nous prennent beaucoup de temps, en particulier ces derniers temps en ce qui me concerne.
Cette année, de septembre à décembre, on a navigué à Marseille. Le planning était assez régulier : le matin, du lundi au vendredi, on chouchoutait notre matos. L’après-midi, c’était à fond sur l’eau pour naviguer au maximum. Les séances sur l’eau durent entre 2h et 4h. Et à ça, on ajoutait 5 séances de prépa physique, souvent le soir, plus une séance cardio/semaine.
À partir de janvier, j’ai commencé mon stage de kiné. 8h30-16h30 tous les jours, donc impossible d’avoir le même rythme de voile qu’avant. On a donc dû s’adapter : on a fait le choix de faire beaucoup de musculation et alléger le programme sur l’eau.
Ca nous a finalement été très bénéfique parce qu’on avait un gros objectif de prise de masse pour être plus lourds sur le bateau et glisser davantage sur l’eau.
À côté de ça, on a aussi un beau suivi de prépa mentale. Cela rend notre préparation très complète et nous conforte dans nos objectifs de l’année.
Quels sont les événements prévus cette année ?
Cette année, on a un objectif principal : participer aux Championnats du Monde en Israël en octobre et dans l’idéal aller décrocher le top 10. Ca serait fou après une année de navigation ensemble… Mais on a confiance, on va travailler fort pour continuer à y croire jusqu’au bout !
Comment s’organisent les déplacements pour les compétitions ou stages ?
C’est nous qui gérons les déplacements pour les compétitions avec l’aide des subventions des sponsors. Donc on met les bateaux sur des remorques et direction les villes d’Europe en voiture !
En 2022, Sportihome est devenu mon partenaire donc je vais pouvoir bénéficier de leurs logements chez des propriétaires sportifs pour me loger pendant les déplacements. À la fin du mois d’Avril par exemple, on participe à la semaine Olympique à Hyères. La ville accueille les meilleurs équipages mondiaux en préparation pour les JO. Ça sera l’occasion pour moi de tester pour la toute première fois l’expérience Sportihome !
Spot préféré, meilleur souvenir et conseils : Marina Lefort nous dit tout
Quels sont tes spots préférés, en France et à l’étranger ?
En France, et sans hésiter, je dirais Marseille et Hyères !
Marseille parce que c’est la maison -sourire- et que le plan d’eau a énormément de diversité. Les conditions sont très variées et on peut progresser dans différentes conditions. Ça nous permet d’être préparés à toutes les situations auxquelles on pourrait être confronté en compétition. D’ailleurs, Marseille accueillera les épreuves de voile pour les JO de Paris en 2024. On est super contents, ça nous donne déjà un petit avantage de connaître parfaitement le spot.
Hyères, de son côté, est un plan d’eau très plat et sur lequel on va viiite. Contrairement à Marseille, où il peut y avoir énormément de vent et rendre la navigation difficile, le spot de Hyères est assez bien protégé et nous permet de nous entraîner tranquillement.
À l’étranger, je dirais que le Lac de Garde, en Italie, est mon spot préféré ! C’est un lieu magnifique, entouré de montagnes, où il y a tout le temps du vent. C’est tout plat, avec toujours une météo incroyable. J’adore vraiment cet endroit.
Peux-tu nous évoquer ton souvenir préféré en voile ?
Le premier souvenir marquant qui me vient en tête c’est notre participation aux championnats du monde à Kiel avec Lara. On naviguait encore ensemble à l’époque et on participait à la compétition en toute détente, sans chercher le podium. Finalement, on a fini deuxième, c’était fou -rire-. C’était la preuve qu’en débranchant le cerveau et en se faisant plaisir plus qu’autre chose, tout pouvait aller très vite !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui aimerait débuter la voile ?
Premier conseil : ne pas commencer en hiver -rire-. Et ensuite : se faire plaisir ! C’est les deux principaux conseils que je peux donner.
On a la chance en France d’avoir beaucoup de super spots où il y a du vent tout le temps. C’est l’idéal pour commencer. Dans le sud par exemple, je conseille le spot de l’Almanarre, à Hyères. Il est dans trop de danger et il permet de prendre un peu de vitesse pour développer la passion de la glisse. 😉
Pour terminer Marina, quels sont tes projets à venir et que pouvons-nous te souhaiter ?
Comme je le disais tout à l’heure, l’objectif c’est le top 10 aux Championnats du Monde en Israel en fin d’année 2022.
À plus court terme, c’est aussi obtenir mon diplôme de kiné.
Pour la suite, on vise déjà Paris 2024 et je réfléchie de mon côté à m’essayer à la Course au Large pour voir si c’est une discipline qui pourrait me plaire et me correspondre ! 🙂
Toute l’équipe de Sportihome te remercie Marina pour ce super échange ! On a hâte de te voir profiter de tes locations de vacances Sportihome cette année !
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