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Interview de Jorgann Couzinet, surfeur professionnel

Accéder au circuit CT et aller aux Jeux Olympiques, tels sont les objectifs ultimes de Jorgann Couzinet .
Ce surfeur pro de 24 ans, ayant grandi sur l’île de la Réunion et étant aujourd’hui installé dans les Landes, veut se donner les moyens de ses ambitions et travaille sans relâche, en vrai stakhanoviste du ride.

La team Sportihome a eu le plaisir d’interviewer Jorgann Couzinet, actuel 6ème du circuit QS (sorte de deuxième division du surf), un athlète passionné et passionnant !

Jorgann Couzinet souhaite faire les jeux olympiquesCrédit : ripitup.fr

Fiche technique : Jorgann Couzinet

Date de naissance : Le 17 octobre 1993
Début de pratique : J’ai commencé le surf à 10 ans
Homespot : Saint-Gilles-Les-Bains, à la Réunion.
Un spot que tu rêves de surfer : Tous les spots, toutes les vagues ! J’aimerais surfer à St-Leu, mais il y a hélas trop de requins…
Ta routine avant d’aller rider : J’aime m’échauffer avant de surfer, et boire chaque matin du Natura4Ever (élixir végétal à base de spiruline liquide et de camu-camu, ndlr)

Jorgann Couzinet surfer professionnel

Interview de Jorgann Couzinet

Sportihome Mag : Jorgann, qu’est ce qui t’a donné envie de te mettre au surf ?

J’ai grandi à la Réunion, dans les Hauts, et mon frère faisait du surf. Il avait une planche rouge et descendait souvent rider, je restais pour ma part à la maison car j’étais encore un peu jeune. Un jour, j’ai dit à ma mère que j’avais envie d’essayer de prendre deux-trois vagues, avec la planche de Gwendal. J’ai pris la board, je me suis mis à l’eau, j’étais tellement un blaireau (sic) que je n’ai même pas mis de wax sur la planche (rires) ! J’ai pris une vague et ça a été incroyable, j’allais tellement vite… Même si je me suis pris une tôle, j’étais tellement content, que derrière, je me suis acheté ma première board. Et c’était parti ! 

Sportihome Mag : Qu’est ce qui te plaît le plus dans le surf ?

A l’heure actuelle, c’est de voyager et de découvrir de nouveaux pays, de nouvelles vagues, toujours différent. Ce sport est magnifique et incroyable. Il n’y a pas meilleur métier au monde que celui de surfeur ! C’est pour cela que je me bats autant pour atteindre mes objectifs…

Sportihome Mag : Quelles sont à tes yeux les qualités à avoir pour être un bon surfeur ?

Je pense que si tu veux devenir un surfeur pro, il faut savoir dans quoi tu t’embarques. Tu dois être vraiment persévérant, ne pas compter les heures et être sérieux. Personnellement, je suis vachement sérieux avec ça, je sais ô combien c’est difficile de réussir. J’aime tellement ce que je fais que j’y vais à 3 000% !

Sportihome Mag :  Il faut donc avoir une hygiène de vie irréprochable pour être surfeur pro…

On peut avoir une hygiène de vie un peu pourrie, mais tu ne vas pas tenir dans la longueur. Si tu es talentueux, ça pourra le faire au début mais ça ne durera pas…

Sportihome Mag : Tu as fait du CT ton objectif ultime. Qu’est ce que le World Tour représente à tes yeux ?

C’est vrai que je m’y intéresse depuis tout jeune, je regardais des étapes, les affrontements entre Taj Burrow, Kelly Slater, et les autres… Je me suis toujours dit qu’il fallait que j’y arrive moi aussi, accéder au CT est mon objectif depuis toujours. Actuellement, je suis en train de taper à la porte, c’est plutôt rigolo de voir que cette fameuse porte s’ouvre ! Ça ne va pas tarder à se concrétiser… J’ai trop hâte, ça va être un truc de fou !

Sportihome Mag : Tu as frôlé l’accession en 2017, et tu es actuellement 6e au ranking 2018. Comment juges-tu ta saison, te considères-tu « en avance sur le tableau de marche » ?

Ma saison n’a pas été dingue puisque lors des deux premières compétitions importantes, en Australie (en février dernier), je suis tombé malade. Très gravement. Je n’arrivais même plus à me lever, cela a carrément fait foirer mon trip australien.
Derrière, je n’ai pas retrouvé mon surf, puis j’ai fait une grosse chute, en tombant sur la tête (en free surf au Portugal, fin avril). Je me suis pété trois vertèbres et j’ai repris lors du Ballito Pro, fin juin. Je m’y suis classé 17e, j’avais le dos encore un peu en vrac.

Ma saison a été pleine d’embûches ! A l’heure actuelle je suis content d’être sixième au ranking, mais j’aurais pu me trouver en bien meilleure position…  Je suis un peu déçu, mais je reviens fort malgré tout, grâce notamment à l’US Open (Jorgann a terminé 3e de ce QS, début août, ndlr). Il fallait que j’arrête de dormir et que je tape à la porte un bon coup, la demi-finale de l’US Open m’a bien aidé ! J’ai une détermination tellement forte que je passe outre les obstacles, ce n’est pas grave. Ces ennuis de santé sont du passé, je dois désormais faire ce qu’il faut pour me qualifier pour le CT.

Jorgann Couzinet en surf

Sportihome Mag : Tu as remporté, avec Tessa Thyssen et Thomas Debierre, le Surf de Nuit Anglet 2018 où tu étais en feu…  Cet event a t-il renforcé ta confiance dans cette course au CT ?

Pas vraiment, j’avais déjà remporté le Surf de Nuit il y a quelques années mais je n’ai jamais vraiment eu l’objectif de gagner cette compétition. Je l’ai toujours faite uniquement pour le fun… Le Surf de Nuit ne me donnera pas un gain de confiance, mais cet event bénéficie d’une belle médiatisation et je suis très content d’y avoir pris part. L’avoir remporté de cette façon (Jorgann a placé un air reverse décisif dans les derniers instants, ndlr), avec des amis, c’est super cool

Sportihome Mag : As-tu un modèle parmi les surfeurs, quelqu’un qui t’inspire particulièrement  ?

Je suis vachement inspiré par Gabriel Medina (champion du monde 2014), John John Florence (champion du monde 2016 et 2017) dans les tubes. Filipe Toledo, en l’air, c’est le « master ». Par ailleurs, la carrière de Kelly Slater a toujours été dans ma tête, depuis longtemps. Kelly, ce n’est maintenant plus ce que c’était (l’Américain aux 11 titres mondiaux n’a plus terminé dans le Top 3 au ranking depuis 2013, ndlr), mais c’est vraiment dingue de voir ô combien il était au-dessus durant tellement d’années… Son surf était juste incroyable, je suis un grand fan de Kelly. Et de Andy Irons (décédé en 2010, ndlr) bien sûr, qui demeure une source d’inspiration et dont je regarde encore souvent les vidéos.

Sportihome Mag :  En parlant de Kelly, on présume que tu vas suivre avec attention le Surf Ranch Pro, première épreuve CT sur vague artificielle ?

Grave ! Je vais passer mon temps sur le live, je verrai si ce n’est pas trop ennuyant car ce n’est pas trop mon délire, une épreuve CT dans des vagues de piscine. Ça reste toujours beau à regarder, ça devrait être fun d’autant qu’il y a une belle bataille pour la course au titre mondial !

Sportihome Mag : Qu’en est-il des Jeux Olympiques 2020, les gardes-tu dans un coin de la tête ?

Ce serait clairement une grande fierté de représenter la France aux Jeux. Cet event devrait permettre au surf de se développer vraiment très fortement, j’ai vraiment envie d’y être ! C’est pour ça que je me bats autant, il y a deux ans j’étais loin d’être dans les sélectionnés potentiels. Le fait que le surf entre aux JO m’a surmotivé, je me suis dit : « c’est moi qui vais aller à Tokyo et ça ne se passera pas autrement ! » (rires). Je me bats comme un dingue pour décrocher le ticket olympique, j’espère que mes efforts seront récompensés. Je suis « chaud patate » (sic) pour ça et je ne lâcherai rien du tout !

Sportihome Mag : En tant que surfeur pro, tu voyages logiquement beaucoup. Quels sont les spots que tu conseillerais, en France et dans le monde ?

Pour les personnes qui n’ont pas trop les moyens et qui souhaitent partir en trip, je conseille les Canaries, le Maroc, car ce sont de bonnes destinations pour se dépayser.
Si tu as un peu les moyens et que tu souhaites profiter de belles vagues, je conseille Bali, Hawaii, mais c’est tout de suite beaucoup plus cher.
Il y a de bons spots aux alentours de la France…
J’envisage pour ma part de partir en trip aux Açores ou aux Canaries, dés qu’il y aura un bon swell annoncé !
 

Sportihome Mag : Que penses-tu du concept de Sportihome, qui a pour but de rapprocher les gens à travers des passions sportives ?

C’est une super idée ! Personnellement, en voyageant un peu partout dans le monde, j’ai sympathisé avec des familles en Israël, en Australie, aux Etats-Unis, à Hawaii… Mon réseau commence à être développé, c’est toujours bon de les revoir, cela crée des liens.
Le fait d’être hébergé directement chez des surfeurs, c’est encore mieux, ils te présentent aux bonnes personnes et ton cercle de contacts s’agrandit extrêmement vite. C’est formidable !

Sportihome Mag : Quel est ton programme à venir ?

Eh bien, je vais participer au Pro Anglet, j’aimerais bien l’accrocher à mon tableau de chasse ! J’ai fait deuxième l’an passé, cela reste donc dans ma tête de gagner (Jorgann Couzinet s’est finalement classé 13e du contest, ndlr). Je trace ensuite à Pantin, en Espagne, un contest que j’ai remporté en 2017. L’objectif est de remporter à nouveau la victoire, ça serait plutôt cool…

Sportihome Mag : Le mot de la fin ?

Je remercie Sooruz, mon sponsor principal, qui a cru en moi. Merci à mes autres sponsors, Oakley, Cool Shoes, Ze Box, Ocean Earth, Natura4Ever et Feather Fins. Un gros merci aussi aux personnes qui m’entourent et qui me supportent au quotidien, ainsi que mes abonnés sur les réseaux sociaux !

Jorgann Couzinet prêt pour les jeux olympiques surf

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