Deux tiges, deux ailes, le tout fixé à une planche de surf foil. Le principe du surf foil, également appelé hydrofoil, est simple mais encore fallait-il y penser. Et maintenant qu’il se démocratise, on se demande comment va-t-on pouvoir s’en passer, car le phénomène a envahi la pratique des sports nautiques et des sports de glisse. La team du Magazine Sportihome se penche sur le fonctionnement de cette technologie qui était déjà présente sous nos yeux… il suffisait de les lever. Vous allez comprendre !
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Le surf foil, comment ça marche ?
L’histoire du surf foil
Un peu d’histoire pour commencer. C’est Laird Hamilton qui fait connaître le foil dans les années 90. Dans les années 2000, de nombreux riders se prennent au jeu, dont le Français Bruno Sroka qui deviendra un des pionniers du kite foil. Dans le courant des années 2010, la pratique du foil se démocratise et ce dernier envahit les spots. Surf, sup, wake, kite, maintenant toutes les planches sont “foil compatibles” et la pratique s’adapte à l’ensemble des disciplines nautiques. Le foil s’impose comme une avancée technologique dans le monde de la glisse et du nautisme. Pour exemple, sur les 33 bateaux au départ du Vendée Globe en 2020, 19 étaient équipés d’un foil. Un gain de vitesse pour les skippers, un gain de sensations pour les riders l’ajoutant sous leur planche. Mais comment fonctionne un hydrofoil ?
Foil : fonctionnement lié à la mécanique des fluides
Pour comprendre la mécanique d’un foil dans l’eau, il suffit de regarder… dans les airs. Car le foil reprend le même principe physique que celui des ailes d’un avion. Le foil (ou hydrofoil) est composé d’un mât, installé sous et perpendiculaire à la planche, d’un fuselage et de deux ailes : une aile avant et une aile arrière, plus petite, qui sert de stabilisateur. Les ailes sont donc parallèles à la planche et vont dans le sens de la glisse. L’ensemble est généralement soit en carbone soit en aluminium. Privilégiez le carbone pour une pratique en eau salée afin de préserver votre matériel de l’oxydation.
Une fois sur sa planche de foil, il s’agit de prendre de la vitesse, par le biais de la houle en surf ou en sup, ou par tractation (le vent pour le kite, le wind et le wing ou un bateau ou un câble pour le wake). L’énergie apportée par la houle (et la rame) va permettre aux molécules d’eau de venir glisser sous et sur l’aile. Le haut de l’aile étant bombé, les molécules auront plus de chemin à parcourir que celles passant sous l’aile, dont la partie est plate. Elles vont donc accélérer et cela va créer une différence de pression. Sur le dessus de l’aile se crée une zone de dépression, tandis qu’en dessous se joue une zone de surpression. C’est cette mécanique des fluides qui va permettre à l’ensemble de s’élever et qui donne cette sensation de voler au-dessus de l’eau. L’hydrofoil permet de diminuer notablement les frottements entre la planche et le plan d’eau et permet donc de gagner en vitesse. Plus la vitesse sera grande, plus la planche va s’élever. C’est ce qu’on appelle le phénomène de portance. Bien sûr il existe différente gamme de planche. On vous laisse jeter un coup d’oeil à notre article « Comment choisir sa planche foil surf (foil board) ?« .
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L’hydrofoil, de nouvelles sensations de glisse
Au niveau de la pratique, le foil surfing apporte un changement notable des sensations. La planche n’est plus en contact direct avec le plan d’eau et le rideur se retrouve perché à quelques dizaines de centimètres au-dessus de l’eau, c’est tout un jeu d’appuis et d’équilibre qui se met en branle. Pour finir de vous convaincre à sauter le pas, ou au moins à essayer, le surfeur français Jérémy Florès évoque “des sensations de dingue” quant à sa pratique du surf foil.
En plus de la découverte de nouvelles sensations de glisse et de vitesse, le foil surf, plus particulièrement quand il est intégré à une planche de surf, permet de garder de la vitesse même une fois la vague terminée. Il suffit au pratiquant de “pomper”, c’est-à-dire jouer sur ses appuis avant et arrière en poussant sur les jambes, pour permettre au phénomène de portance de continuer à faire son œuvre. C’est sûrement cet aspect qui est le plus technique. Pour être le plus efficace possible dans son “pumping”, il faut combiner deux types de mouvements. D’abord une alternance entre pression et relâchement de la force exercée par les jambes sur la planche. Il faut ajouter à cela un mouvement avant/arrière afin de jouer sur l’angle d’incidence de la planche et des ailes dans l’eau et créer de l’inertie à la surface de l’eau. Le déséquilibre avant va permettre de créer de la vitesse. Ce travail d’appuis, assez physique, ressemble à l’exercice du pumptrack en skate, ce qui d’ailleurs peut faire une très bonne base d’entrainement. A la fin de votre session de surf foil, il se peut que vous ayez les jambes qui tirent un peu, à l’inverse des bras pour une séance de surf classique. Un coup de main, et de pieds, à prendre en somme mais une fois le mouvement acquis (presque) plus rien ne vous arrêtera. Il n’est donc pas rare de voir des foils-surfeurs terminer leur vague et repartir au pic, toujours debout sur leur board, sans même à avoir à ramer. Voire même enchainer les vagues. Plutôt cool.
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Une fois la prise en main faite, il est possible de jouer sur les différentes tailles et profils d’ailes et de mâts afin de gagner en vitesse, maniabilité ou équilibre. Important à savoir : le mât et les ailes étant particulièrement solides et acérés, il faut redoubler de vigilance envers les autres personnes présentes à l’eau. Il est d’ailleurs courant de voir des foil-surfeurs équipés d’un casque. Il se peut également que sur certains spots de surf vous ne soyez pas forcément le bienvenu pour les raisons expliqués ci-dessus. Gardez le sourire, montrez que vous maitrisez bien votre engin sans faire courir de risques à ceux qui partagent le spot avec vous et tout devrait aller.
Il est également important de noter que la pratique du foil n’est pas autorisée partout. Les municipalités de Seignosse et d’Anglet en avaient interdit l’usage en 2018, du fait de sa dangerosité, avant de le re autoriser puis à nouveau de l’interdire. Information toujours toujours d’actualité en 2022 ! En 2019 c’est la ville de Bondi Beach, en Australie, qui avait suivi le mouvement. N’hésitez donc pas à vous renseigner avant de vous mettre à l’eau et foiler. Bonne session avec Sportihome, la plateforme 100% française d’hébergement entres sportifs ! 😉
Antoine Jézéquel
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