Philippe Ribière est un grimpeur professionel handi-grimpe, spécialisé dans le bloc. Il a réussi à se démarquer grâce à l’escalade, qui a littéralement changé sa vie. Abandonné à la naissance et adopté par une famille française, nous avons voulu en savoir un peu plus sur lui. La team Sportihome Magazine a eu la chance de pouvoir pénétrer dans l’intimité de Philippe Ribière, qui nous raconté son parcours et sa passion pour l’escalade. Si vous aussi vous êtes passionnés de grimpe découvrez notre Top 5 des sites d’escalade. 😉
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Philippe Ribière escalade – Fiche technique
Quand as tu débuté l’escalade ?
« J’ai débuté en 1994 après avoir essuyé un refus de la part d’un club de vélo qui ne voulait pas de personnes handicapées. Les personnes en situation de handicap sont trop souvent mises de côté. J’ai décidé d’en faire un combat pour prouver que notre différence est un atout. »
Quelle est ta Discipline favorite ?
« Ma discipline favorite c’est le bloc. Pour ceux qui ne sont pas familier de la discipline, on grimpe des morceaux de rocher de 2 à 5-6m de haut sans corde, avec des matelas de réception qu’on appelle des « crash pad ». Je préfère grimper en extérieur car c’est plus « free », et beaucoup plus naturel. »
Où aimes tu grimper ?
« Je me suis installé depuis depuis quelques années en Ardèche, où j’ouvre des spots de bloc en pleine nature. C’est un projet dans lequel je m’investis beaucoup. Donc c’est l’endroit que je préfère et où je me sens chez moi ! 😉 »
Quel est le site le plus difficile que tu aies grimpé ?
« Je m’en rappelle comme si c’était hier : C’était en 2008 sur le site de La Capelle dans le Gard (entre Uzès et Avignon). C’est sur ce site que j’ai grimpé dans une voie de cotation 7a+ en bloc. Ce qui est déjà du haut niveau, sachant qu’avec mon handicap, je n’ai pas de force dans les avants-bras. »
Philippe Ribière en détail..
Qu’as-tu fais ces derniers mois et quels sont tes projets à venir ?
« En ce moment je vis Ardèche, au milieu de la montagne. C’est vraiment le bon compromis après mes années de vadrouille. En effet, j’ai vécu 8 ans dans un camion !
En ce qui concerne, les projets, j’ai différents objectifs de vie. Le prochain c’est la reconversion dans l’univers de la photo. Ensuite, c’est de continuer à faire la promotion des personnes handicapées, et plus particulièrement de mon handicap qu’est la polymalformation. En 2012 j’ai eu l’opportunité de faire mon film « Wild One » avec le réalisateur Slovène Jure Breceljnik. Cette expérience de la photo et du tournage m’a appris à utiliser mon corps, mon image à travers un objectif. Cela m’a vraiment aider à extérioriser mes angoisses, comme une espèce de thérapie. Il y a maintenant 2 ans en 2020, j’ai publié mon livre « Faire Bloc », qui retrace ma vie. De ma naissance, ma malformation congénitale, mes douloureuses interventions, ma relation avec mes parents adoptifs jusqu’à ma vie de professionnel de handi-grimpe.
Mis-à-part ces projets typés « art », je continues de faire le tour de l’Europe en quête de nouveau murs de bloc, tout en tenant des conférences dans les ambassades française. J’ai envie de faire passer le message que sport et handicap peuvent faire bon ménage. »
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L’escalade et handicap, une passion sans frontière – Philippe Ribière
Qu’est-ce qui te plait dans l’escalade et quel fut le déclic te poussant à choisir ce sport ?
« Je n’y ai jamais vraiment réfléchi, c’est un peu comme quelque chose d’inné, comme se réveiller, dormir, manger, etc. Pour moi ça me parait naturel. Le déclic du goût pour la compétition est arrivé lors des Championnats de France en 1995. A l’époque je ne voyais pas de grimpeurs handicapés, j’ai été le premier à m’affronter avec des grimpeurs valides, et je pense que je serais aussi le dernier.
J’ai vraiment aimé l’escalade le jour où j’ai arrêté mes études après mon BAC. Au lieu d’aller travailler, j’ai pris une année sabbatique, qui au final s’est transformée en 25 ans de voyage pour ce sport ! »
Est-ce que tu as été inspiré par un grimpeur ?
« Est-ce que j’ai eu un modèle ? La réponse est non. Mais le monde de la grimpe compte beaucoup de belles personnes. Ma rencontre avec Patrick Edlinger, à été incroybable. C’est lui qui a démocratisé l’escalade au grand public. Ensuite, il y a Fred Nicole, un Suisse, qui a révolutionné le bloc ! Sinon, en étant tout a fait transparent, je m’inspire moi même. Je ne pense pas qu’on ait besoin d’un modèle. »
Quelles sont pour toi les valeurs que cette pratique véhicule ?
« Ce qui me plait dans l’escalade c’est le côté social avec les gens. Il y a aussi la notion de respect qui est importante. La nature est notre terrain de jeu. On se doit de la respecter : on ne taille pas des prises parce qu’on a envie de faire un passage. On trouve le prises pour inventer une ligne. C’est ça qui est beau. »
« Si tu ne respectes pas la nature, la nature est plus forte que toi, elle va t’en mettre une »
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Quels souvenirs gardes-tu de ta première compétition ? Et pensais-tu devenir un jour champion?
« Je ne sais pas ce que ça veut dire « un champion ». Ma première compétition était en 1994, même, pas un an après avoir débuté l’escalade. Quand on me l’a proposé, j’ai cru que c’était une blague. Au final cette blague m’a emmené aux Championnats de France ! Je me rappelle, j’étais très stressé et intimidé. De part mon niveau et mon introversion.
Je me rappelle avoir terminé 3 sur 4. J’étais content. Lorsque je suis rentré à la maison mes parents s’en moquaient. Ça m’a un peu déçu, mais ça m’a donné cette première piqûre de drogue naturelle qu’est l’escalade. Je me suis dit « pourquoi ne pas faire ça dans le futur ». A force de travail et d’ambition, j’ai décroché en 2011 la médaille de bronze au championnat du monde d’escalde handi-grimpe. »
Aujourd’hui, tu organises des événements handi-grimpe, peux-tu nous en dire quelques mots ?
« L’événement handi grimpe que j’ai créé en 2003 à été réalisable grâce à certains sponsors qui me faisaient confiance. Je me suis dit que ce n’était pas possible de faire un événement que pour les personnes handicapées, ça créer une catégorisation des choses. Ainsi, j’ai voulu rassembler des grimpeurs valides et des grimpeurs handicapés sur le même événement. Pour les athlètes handis, c’était une forme de compétition et c’était aussi pour les recenser en vue de monter une équipe de France. Je fais donc ça depuis maintenant 15 ans. Les 3 premières années se sont déroulées à Nîmes dans le Gard, et depuis 13 ans, cet événement se déroule à Paris. »
Voyages, spots et découvertes – Philippe Ribière
Tu bouges pas mal pour aller grimper, j’imagine ?
« Justement mon travail est de faire de l’escalade et de voyager aux 4 coins du monde. Je fais aussi beaucoup de conférences à l’étranger, pour raconter un peu mon vécu, etc. Mon prochain objectif est de diffuser mon film «Wild One», qui n’a jamais été diffusé en France, mais qui à été vendu aux Etats Unis et dans plusieurs autres pays Européens. »
Que penses-tu du concept de Sportihome, qui est dans l’idée de rapprocher les gens à travers des passions sportives ?
« Si ça ramène des jolies filles en Ardèche alors OK ! (rires) Plus sérieusement, le concept de location entre sportif autour du sport est vraiment génial. Pas tout le monde n’a les moyens de se payer un hôtel, et des activités sportives. Sportihome est l’offre deux en un : la location chez un hôte qui met à disposition du matériel sportif, ses conseils et même son temps pour partager une sortie sportive… C’est comme ça qu’on tisse des liens. Merci le sport ! »
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Quels spots conseillerais-tu autour de chez toi en Ardèche, pour débuter l’escalade ?
« Alors, il existe pas mal de spots de bloc comme « La grotte des branches », les Actinidias et Chaulet plage. Sinon en pur spot d’escalade vous pouvez aller à Balazuc, Jaujac ou encore Chauzon. »
Merci de nous avoir accordé un peu de ton temps, à très bientôt sur Sportihome.com !
Reportage de Philippe Ribière dans l’émission Riding Zone ⬇
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