Combative, combattante, passionnée. D’un point de vue sportif, la snowboardeuse Anne-Flore Marxer a un palmarès éclatant ; championne du monde 2011 sur le Freeride World Tour, vice-championne du monde 2016 et 2017. Mais Anne-Flore Marxer ne peut être résumée à des victoires et des trophées. Engagée depuis de nombreuses années dans la défense de la cause féminine, agissant dans l’ombre pour faire progresser les droits des rideuses et libérer leur parole ; Anne-Flore avait poussé un retentissant coup de gueule, début décembre 2017, contre le sexisme exercé dans le monde du snowboard.
Depuis, la Franco-Suisse a mené à bien un projet qui fait sens ; elle a réalisé son premier film, « A land shaped by women », récemment primé sur un festival de montagne autrichien. L’histoire d’un trip snowboard, surf et stand up paddle (en compagnie d’ Aline Bock) en Islande, pays le plus égalitaire entre les femmes et les hommes.
Vraie amoureuse du hors-piste, Anne-Flore Marxer a accepté de donner au lecteurs du Mag’ Sportihome 5 CONSEILS POUR PROGRESSER EN SNOWBOARD FREERIDE ! Inspirant…
Dates des projections en France :
– 29 Septembre, Paris – Surf & Skate Film Festival
– 13 Octobre, Uzes – avec Thibaud Duchosal
– 4 Novembre, Grenoble – Snowgarden
– 11 Novembre, Les Arcs – Winter Film Festival
– 16 – 18 Novembere, Tarbes – International Free Ride Festival
– 5 Décembre, Chambéry – Outdoor Experts Forum
– 3 Mars 2019, Paris – ARFF Paris
– TBA, Val d’Isère – International Free Ride Festival
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Qu’est ce que le snowboard freeride ?
Il n’y a pas de définition officielle ; ainsi, on peut résumer le snowboard freeride au fait de pratiquer le snowboard en hors-piste, en s’élançant sur des pentes raides vertigineuses. Aller rider la montagne, tracer sa ligne tout en prenant une belle décharge d’adrénaline dans un décor exceptionnel. Partir de tout en haut, pour arriver tout en bas, en domptant la poudreuse et les éléments extérieurs… Voilà les objectifs des athlètes experts du freeride, un monde auquel appartient Anne-Flore Marxer depuis une vingtaine d’années.
« Je me suis mise à faire du snowboard assez tard, vers l’âge de 14 ans. J’ai commencé le snowboard par du freestyle, tout de suite en hors-piste. A force de passer du temps en hors-piste, mon regard a changé et je me suis dit que je pouvais utiliser le terrain naturel ; commencer de plus haut, sauter une barre rocheuse et ensuite faire ma figure sur ce terrain naturel… Puis je me suis dit que je pouvais partir de tout en haut, et inclure mes figures sur les barres rocheuses lors de la descente », raconte Anne-Flore Marxer.
Le résultat sera monumental puisque la snowboardeuse fera des débuts remarqués sur la scène des compétitions, en vraie princesse du freeride, avant de briller sur le circuit mondial FWT.
Il était donc tout naturel pour le Mag’ Sportihome de se tourner vers la championne du monde 2011, afin de cueillir quelques précieux conseils pour progresser en snowboard freeride…
1. Suivre une formation
« Je conseille à tous de suivre un ou deux jours de formation pour avoir les réflexes adaptés en cas de problème. Cette formation est importante car elle va permettre d’apprendre à utiliser le matériel, que l’on transportera dans son sac à dos en partant sur le spot ; une pelle, une sonde et un appareil de recherche de victime d’avalanche », glisse Anne-Flore Marxer.
Il est ainsi indispensable d’acquérir les bases de la gestion du risque d’avalanche en hors-piste/freeride, car « le pépin peut survenir à n’importe quel moment »; comme le résume si bien la star du Freeride World Tour. Une formation paraît donc idéale, pour mettre en confiance et acquérir immédiatement les bons gestes. Personne n’est invincible, personne n’est à l’abri d’un accident, encore plus en montagne. Il est de fait important de rester humble et à l’écoute des conseils.
C’est de cette façon que vous vous forgerez votre expérience et deviendrez un bon freerider.
Vous pouvez notamment suivre la formation ISTA de Dominique Perret, nommé meilleur skieur freeride du siècle en 2000. Une formation conseillée par Anne-Flore Marxer elle-même. Le programme ISTA (International Snow Training Academy) « a pour vocation d’augmenter la liberté, le plaisir et la sécurité des amateurs de sports de neige, spécialement lors des sorties hors-piste, en mettant l’accent sur la connaissance et la prévention des risques d’avalanches », dixit le site officiel de l’ISTA.
Alors, suivez d’ores et déjà ce conseil : direction la formation avant de grimper en montagne !
2. Séjourner dans un camp freeride
Rider plusieurs jours de suite en hors-piste ; encadrés par des moniteurs diplômés qui vous dispenseront leur savoir, c’est possible ! Une belle manière de progresser au contact de freeriders expérimentés ; prêts à vous bombarder de conseils personnalisés et à vous faire profiter de leur vécu, tout en vous faisant découvrir des magnifiques spots.
« Ce genre de randonnée encadrée par un guide permet vraiment de s’accoutumer à être en hors-piste, d’avoir les bons réflexes… Le hors-piste ne s’invente pas, on ne peut pas s’y mettre du jour au lendemain sans expérience » ; martèle la championne du monde 2011. « Passer par un camp est donc une bonne solution, en pratiquant une semaine de splitboard ou de ski de rando ».
Un plus considérable pour tout apprenti freerider !
3. Savoir renoncer
Le snowboard freeride requiert une grande expérience, et cela demande beaucoup de temps passé en montagne. En effet, on ne s’improvise pas freerider ; un long apprentissage est nécessaire avant de pouvoir tracer sa ligne depuis le sommet.
Parmi les enseignements à intégrer : savoir dire non, pour sa propre sécurité.
En effet, si les conditions de neige sont trop extrêmes, avec risque d’avalanche, il convient ainsi de penser à son intégrité physique. Renoncer à une session, c’est reculer pour mieux rider !
« Savoir ne pas y aller, c’est très important, c’est la base. Il faut impérativement se renseigner en bas des pistes sur les conditions de neige et le degré de risque d’avalanche, et ne pas hésiter à échanger avec les pisteurs », conseille Anne-Flore Marxer.
4. Savoir (se) repérer
Savoir où l’on est en montagne
« L’important, c’est de toujours savoir où l’on est en montagne. Il faut comprendre que quand on regarde une montagne de face, cela n’a pas du tout la même allure que lorsque l’on examine une montagne depuis le haut. En haut d’un sommet, on ne voit – la plupart du temps – pas toute la pente », lance la Franco-Suisse. « On ne descend donc jamais une montagne sans l’avoir regardée ; sans avoir repéré la pente avec des jumelles et un appareil photo, ou un téléphone. Idem, on ne saute jamais une barre rocheuse sans avoir vérifié qu’il y avait une réception », rappelle la snowboardeuse.
Elle a d’ailleurs ses habitudes pour le repérage : « tous les téléphones ne tiennent pas en montagne, je possède donc un téléphone ultra-résistant, un Crosscall. Je sais qu’il ne va pas casser, qu’il est adapté à la neige et au froid. Cela me permet de prendre, d’en bas, une photo de la face que je souhaite descendre, de prendre des repères afin de s’orienter ensuite sans hésitation. Quand on arrive au sommet, on ressort la photo et cela permet de se rappeler exactement là où il faut passer », conclut Anne-Flore.
Toujours avoir un plan B
Autre conseil distillé par la championne du monde FWT : penser à une issue de secours !
« Lorsque je choisis une ligne, je me demande où est ma sortie de secours s’il y a un pépin ; par exemple une avalanche qui se déclenche. Il faut par ailleurs, pouvoir se mettre à l’abri quelque part », rappelle la freerideuse.
Et Anne-Flore Marxer d’ajouter : « Il ne faut jamais se repérer avec des ombres, car le temps que l’on arrive au sommet, tout aura complètement changé, c’est très dangereux… »
Ne pas se la jouer solo
Par ailleurs, lorsque l’on ride en groupe, il est important de porter attention aux autres ; en descendant la face par exemple en binôme.
« Quand je fais du snowboard avec d’autres freerideurs ; nous avons l’habitude de pousser des petits cris pour ne pas nous perdre. Je garde par ailleurs toujours un œil sur mes collègues et amis, afin d’être réactive s’ils leur arrive un problème», confirme Marxer. « C’est comme cela que l’on apprend à faire du freeride, en gérant toutes les situations d’urgence qui surviennent lors d’une session ».
5. Etre patient
« Une descente en poudreuse apporte vraiment des sensations que l’on ne retrouve nul part ailleurs ; c’est quelque chose d’absolument magique. Etre en montagne, à l’air libre, en dehors des stations, c’est vraiment magnifique. Ce plaisir extrême s’accompagne toutefois, de beaucoup de risques ; on n’est jamais à l’abri d’un accident, ce qu’on accepte », énonce Anne-Flore Marxer. « La progression passe donc par beaucoup d’apprentissage et d’expériences, en intégrant le plus de sécurité possible dans tous les paramètres que l’on peut contrôler. Cela dit, on a beaucoup plus de chance d’avoir un accident en montant dans sa voiture qu’en allant faire du hors-piste ! »
Il convient donc d’être patient si l’on veut progresser de manière optimale en snowboard freeride. Progression qui se fera par le biais de nos formations réalisées, de nos sessions vécues, et enfin des expériences que l’on aura acquises.
Devenir freerider se mérite, alors soyez zen et emmagasinez le plus possible d’informations pour acquérir les bons réflexes. Au bout du chemin, ou plutôt de la pente : la liberté, l’aventure, l’adrénaline, bref le plaisir à l’état pur…
Retrouvez d’ailleurs toute l’actualité d’Anne-Flore Marxer sur ses réseaux sociaux :
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