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Session surf big wave : les conseils de Gautier Garanx

19 mètres de haut. C’est la taille du monstre d’eau que surfa Gautier Garanx le 22 décembre 2013, à Belharra (Côte Basque). Il lui valut un Billabong XXL Award 2014, catégorie « plus grosse vague ridée ». Actuellement coach à l’Aviron Bayonnais Surf Club, le chargeur français de 42 ans, ultra réputé dans le milieu et venu « naturellement » au big wave riding, entraîne d’ailleurs aujourd’hui des passionnés désireux de se mettre au surf de gros. Gautier Garanx était donc l’athlète idéal pour nous donner quelques tuyaux liés au ride de grosses vagues…

Et justement, c’est avec enthousiasme que Gautier Garanx a accepté de livrer aux lecteurs du Magazine Sportihome ses 8 conseils pour réussir une session surf big wave ! Accrochez bien vos leashs, c’est parti…

Conseils Big wave en surf par Gautier Garanx

Qu’est ce que le surf big wave ? 

Difficile de définir avec justesse le big wave riding, outre le fait que l’on fait référence à de vaillants surfeurs et surfeuses affrontant d’énormes vagues un peu partout dans le monde. (Belharra, Jaws, Nazaré, Teahupoo, Puerto Escondido, Mavericks, Banzai Pipeline…) 

La principale interrogation est celle-ci : à partir de quelle taille une vague bascule t-elle dans le monde du « big wave surfing » ? Autrement dit, quelle hauteur doit-elle mesurer pour ne plus être considérée comme « normale » ? 

Gautier Garanx livre son analyse : «  Il y a trois ans, il était clair pour tous que dès lors qu’une vague (à prendre à la rame) mesurait 5 mètres, elle était alors considérée grosse, même très grosse. Mais aujourd’hui, quand tu regardes les deux dernières éditions de Jaws à la rame, les gars prennent des vagues de 15 mètres (rires). A mes yeux, à la rame, le gros commence à 5 mètres, cela demande une préparation spécifique, une lecture de l’océan et un matériel différents. »

Précisons que certaines vagues nécessitent l’utilisation de jet-skis pour lancer les chargeurs sur ces murs d’eau, on parle alors de surf tracté ou tow-in. 

Vu son expérience, nous donner 8 conseils pour réussir sa session de surf big wave fut chose aisée pour Gautier Garanx, sportif passionnant. Prenez des notes ! 

1. Travailler son mental

« Tu peux être hyper bien préparé physiquement, si tu n’as pas le mental, si tu as des doutes avant d’aller à l’eau, cette prépa physique ne te servira plus à rien », estime le Bayonnais. « Lorsque je coache mes élèves, on mentalise énormément avant la session, on se conditionne. Si derrière tu travailles le physique, alors tu deviens une machine, tu peux charger ! »
Quid de cette approche mentale ? Gautier Garanx nous livre quelques clés : « il faut s’imaginer en train de préparer le matériel, de façon à ce que le jour J, tu sois déjà conditionné, déjà dans ta session de gros. On imagine ensuite la prise de vague. Si tu vas au pic et que tu prends une série de vagues sur la gueule (sic), tu y seras déjà préparé… »

Il conviendra ainsi d’envisager tous les scénarios possibles la veille de sa session de surf big wave pour être réactif le moment venu. 

2. Travailler le physique

Big wave en surf by Gautier Garanx

Dans le petit monde du surf de gros, la préparation physique ne fait pas forcément l’unanimité. « C’est dur de quantifier, mais je dirais que la moitié des chargeurs se préparent physiquement, tandis que l’autre moitié ne fait rien. Les mecs s’appuient sur une grosse confiance, ils mangent des hamburgers tous les jours et cela ne les empêche pas de surfer des vagues de 20 mètres (rires). »

Mais vous, vous n’allez pas vous goinfrer de burgers… Ce sera direction la piscine, la base de l’entraînement !
Objectif : aller chercher un temps en apnée statique (« en les conditionnant, mes élèves arrivent tout de suite à faire 1’30-2′, c’est hallucinant », se réjouit Gautier Garanx), afin de vous rassurer !

« Je leur dis : « imagine, lorsque tu prends une vague dans la gueule à Belharra, tu restes 25 secondes sous l’eau. Regarde, tu tiens deux minutes ! », confie le surfeur de gros-coach. 

Travaillez également votre apnée dynamique, en faisant des longueurs en sprint. « Le but est de faire monter le cardio et de reproduire les conditions réelles auxquelles vous serez confrontés, lorsque vous devrez ramer comme un malade pour passer une série ! » 

Vous l’aurez compris, le surf de gros n’est pas de tout repos, but no pain no gain… C’est par les entraînements que vous emmagasinerez au fur et à mesure une confiance supplémentaire. Cette dernière qui vous permettra de gérer au mieux toutes les situations le jour de la session. 

Le coach a encore un bon conseil pour vous en matière de prépa physique en piscine : la règle du 3-5-7.« Nagez tranquille à votre rythme de croisière, puis faites 50m en respirant tous les trois temps, enchaînez sans vous arrêter 50m en respirant tous les cinq temps, puis tous les sept temps. A partir de la 3e-4e séance, vous pourrez redescendre en faisant du 3-5-7-5-3 ».

3. Eviter la musculation !

Que les choses soient claires, ce n’est pas Gautier Garanx qui vous poussera à soulever de la fonte ! « Je proscris la musculation, car le volume musculaire consomme de l’oxygène, et dans le surf de gros… On a besoin d’oxygène ! »

Cela étant dit, il faut s’astreindre à un travail de renforcement musculaire, en bossant par exemple la tonicité des quadriceps et autres muscles des jambes. Et ce pour une bonne raison… « Si tu fais du tow-in, et que tu es tracté durant 1m30 à 60 km/h avant de lâcher le palonnier pour descendre la vague, il faut pouvoir tenir ! », explique le chargeur. Pensez à travailler également votre sangle abdominale, vos pectoraux, vos épaules, vos appuis et les muscles du cou. (Pour les personnes ayant un « petit cou », afin de prévenir le risque de blessures en cas de chute).

4. Investir dans du bon matos

Big wave en surf par GautierGaranx - Belharra© ManuelDeLara

Gautier Garanx nous l’a affirmé ; ce 4ème conseil est au moins aussi important que ceux liés à la préparation physique et mentale, soyez donc très attentifs ! Et préparez le chéquier… 

« Posséder le bon matériel est essentiel. Je pense d’ailleurs que c’est pour cela que les mecs arrivent sur le tard à cette discipline : un gun, même d’occase, coûte cher », constate le Bayonnais. 

Un conseil pour les lecteurs de Sportihome voulant performer en big wave surfing : « je leur dirais d’acheter une planche entre 8,6 et 9 pieds, car ce sont aujourd’hui les tailles les plus polyvalentes. En dessous de 8,6, tu ne pourras pas vraiment aller surfer du gros, car tu ne partiras pas à la rame. Au-dessus de 9 pieds, il faut déjà avoir l’habitude de rider des grandes boards. »

Reste, ensuite, pour les riders désireux de se mettre pleinement au surf de grosses vagues, à acheter un quiver complet de planches. Et à la jouer Gautier Garanx ! 

Par ailleurs, choisissez des gros leashs pour éviter qu’ils ne cassent.  Celui qui a remporté un XXL Award en 2014 a une bonne astuce : « je double les leashs pour qu’ils ne pètent pas, et je double l’attache de la planche ». De quoi aller affronter les monstres d’eau en toute sécurité ! 

5. Développer votre technique

Big wave en surf GautierGaranx © SebastienChebassier

On ne naît pas surfeur de gros, on le devient. Partant de ce constat, un big wave rider débutant a donc tout intérêt à perfectionner sa technique ; s’il ne veut pas prendre bûche sur bûche en session ! 

Cela tombe bien, Gautier Garanx (notre Huggy les Bons Tuyaux !) a une recommandation ! « c’est très bon, en début de saison, de s’entraîner à ramer sur le gun, sur une mer plate ou dans une baie. Cela n’a rien à voir avec une petite planche, il faut vraiment trouver le bon positionnement. Les guns sont longs et plus étroits, et donc très instables à la rame. Pour avoir cette stabilité, il faut arriver à le lancer, ce qui n’est pas simple au départ, le gun est lourd à emmener.  Il faut donc avoir expérimenté tout cela en dehors des vagues ! » 

Pensez également à serrer les fesses et les abdos à vos premiers coups de rame, au risque le cas échéant de vous faire mal au dos…

6. Ne pas hésiter !

En faisant du surf big wave, pas de place aux tergiversations ; si l’on commence à s’engager sur une vague, pas question de faire machine arrière.
« Dés l’instant où tu as choisi de prendre une vague, tu y vas jusqu’au bout », résume Garanx.
« Si ça ne passe pas car tu es collé dans la lèvre, ou que le vent t’empêche de descendre ; il vaudra mieux pousser la board et plonger dans la face de la vague, qu’essayer de retenir le gun pour ne pas partir… Une fois que le gun est lancé, même si tu ne veux plus la vague, la planche va y aller ! Et là tu prendras l’ascenseur de ta vie, assis sur le gun (rires)! Le point de salut est en bas de la vague, jamais derrière… »

7. Préparer les chutes

En big wave riding, pas question de vous pointer en t-shirt face à la vague ! En terme d’équipement, de gros progrès ont été faits. Ils permettent de vous sécuriser encore davantage en cas de wipeout.
« Je vois de plus en plus de mecs – et je fus le premier à les utiliser aussi – qui viennent surfer le gros avec des Impact Vests placées au-dessus ou sous la combinaison. Quand tu tombes, tu fais des plats et tu ricoches. Grâce à l’Impact Vest, tes côtes sont bien protégées ; c’est par ailleurs une très bonne aide à la flottaison, cela te fait même remonter plus vite .  Je conseille à tout le monde de mettre ça, vraiment ! »,  apprécie Gautier Garanx.

Autre moyen de gérer au mieux les chutes : la projection mentale, propre à chacun et que recommande le Bayonnais. 

« Quand je tombe, je m’imagine très vite sur une vague aux Mentawai, une vague parfaite de 1,50m qui m’a marqué. Dans mon souvenir et la manière avec laquelle je la travaille dans ma tête, elle est sans fin », témoigne Garanx. « J’enchaîne roller sur roller, je fais mes manœuvres en slow motion, je mets des gros carve, je la fais creuser et je mets un tube… J’effleure la face de la vague avec le bout de mes doigts, je sens le vent dans mes cheveux… Cela me fait perdre toute notion de temps, cela me calme vachement ! »

Une technique à travailler en piscine, idéale pour se sortir mentalement du mauvais moment que l’on vit en session. 

8. Respecter les autres surfeurs

Big Wave en Surf par Gautier Garanx

© Eric Bellande

Si vous êtes encore inconnu sur les spots de big wave riding (tout le monde ne s’appelle pas Garanx ou Shane Dorian!) ; soyez bien attentif, d’autant que Gautier Garanx ne manie pas la langue de bois !

« Comme dans tous les sports, il y a des gens ultra-compétiteurs, qui veulent te prendre les vagues sous le nez ; en recherche de performance et de médiatisation. Et à côté de ça des pros hyper gentils. Je m’entends par exemple très bien avec Justine Dupont, Stéphane Iralour et Pierre Rollet, on se prête du matos… Mon conseil si vous surfez à un endroit que vous ne connaissez pas, mettez-vous à l’écart au départ et observez. Sur tes premières sessions, tu n’auras jamais les bonnes vagues, tu devras les laisser aux locaux. Petit à petit, tu seras admis dans le cercle. Les autres t’aideront à te placer, te donneront des conseils et t’encourageront à prendre des bombes ! Il faut aborder les choses relax ; si tu arrives en mode chien fou, tu agaceras tout le monde et il ne t’arrivera rien de bon… »

Vous avez désormais toutes les clés en main pour réussir votre session de big wave en surf ! Grâce au  chargeur français Gautier Garanx, gagnant de l’XXL Award 2014 de la plus grosse vague surfée ! 

D’ailleurs, la communauté Sportihome recense les spots de Surf un peu partout en France. Idéal pour tester de nouveaux coins et mettre ces 8 conseils en pratique !
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